Le mémento Calade, Règles de l'art et bonnes pratiques est édité  @janvier 2023

Parc Naturel Régional des Monts d'Ardèche - Rédaction ELIPS

Véritable document technique à l'attention des prescripteurs, des donneurs d'ordre et des professionnels de la pierre sèche,  le mémento permet de comprendre les différentes typologies de calade et de saisir le cadre des bonnes pratiques de la calade. L'art de la calade est une technique ancestrale, encadré de règles techniques qui garantissent la pérennité, la solidité de l'ouvrage ainsi que les propriétés écologique, environnementale et esthétique.

Diffusion à la Maison du Parc des Monts d'Ardèche et à l'ELIPS.

CALADE

Les calades désignent un tapis de pierres posées verticalement sur chant jointoyées à sec avec un mortier de chaux ou de terre. Calader est l’art de choisir et d’assembler les pierres pour habiller les ruelles, places et jardins. 

Une calade réalisée dans les règles de l'art, par des professionnels "caladeurs" offre une grande résistante aux eaux de pluie, aux agressions mécaniques et climatiques. Elle présente des qualités en terme d'écologie (peu d'outils, pierres, chaux), de patrimoine (restauration de site) et de longévité, d'esthétique (palette large ), d'environnement (la calade canalise les eaux de ruissellement, permet la stabilisation des sols pentus).

 

CALADEUR

Un caladeur expérimenté est un spécialiste des calades reconnu par ses pairs pour ses compétences technique et pratique. Il maîtrise les calculs de pente, de volume et sait apporter des solutions aux problématiques de terrain. La maîtrise de la technique et l'excellence de la pratique de la calade nécessite des années d'expérience c'est pourquoi il est fortement conseillé aux commanditaires de vérifier les réalisations et les réelles compétences du technicien répondant à une commande de calade. ELIPS peut vous conseiller, expertiser, diagnostiquer, réaliser votre projet participatif ou public.

L’ELIPS participe à un programme d'étude sur la calade soutenue et financée par le CGET, Massif Central, Maîtrise d'ouvrage Parc Naturel Régional des Monts d'Ardèche piloté par le Parc National des Cévennes- Laubamac.


Par Anne-Lise Monnet de Far-Paysagistes

Du 27 février au 1er mars 2017, belles et fraîches journées de printemps, les amandiers à peine en fleurs, nous nous sommes initiés à la technique de la calade avec l’association ELIPS (Ecole Locale et Itinérante de la Pierre Sèche). Sur une colline ardéchoise, nous avons participé à la réalisation d’une terrasse avec motif quadrilobe.

La calade ou la joaillerie du paysage

 

Réaliser une calade est un travail de patience. Quand le montage de murs en pierre sèche produit du volume, des mètre cube, plus rapidement qu’on ne l’imagine finalement, la calade est un travail d’orfèvre. Elle nécessite la reprise de chaque pierre, la taille de facettes, pour former un clou, pour obtenir une face plane qui sera foulée, perçue, jaugée par le pied. Des cailloux, encore des cailloux !

Les gestes du caladeur :

Le caladeur façonne puis positionne les pierres de grandes dimensions qui constitueront le harpage, ou le cadre, les rives de l’ouvrage. On alterne. Une grande – une moyenne – une grande. Le harpage dessine la terrasse et permet de caler ses niveaux et pentes. Ce cadre sera ensuite rempli de manière aléatoire avec les plus petites pierres ou « clous ».

 

Disposer la pierre deux ou trois doigts au-dessus du niveau fini, sur un mortier sec de sable et chaux. Puis la clouer, l’enfoncer au maillet. La main vérifie l’alignement avec les pierres voisines, la règle valide l’homogénéité de la surface. Si ça fait TOC (la règle cogne avant tout sur la pierre) elle n’est pas assez enfoncée. « TAC » c’est bon.

Une fois les pierres plantées dans le sol, le pied arpente la terrasse et détecte les aspérités. Plus la surface est lisse, moins l’aménagement est rustique.

 

Après avoir expérimenté pendant trois jours la pierre clouée, le paysagiste-concepteur admire l’effet de surface… mais réservera cette technique à des zones précieuses du projet. La surface réalisée paraît petite en regard du nombre de seaux de pierre taillées, et du volume de cailloux enterrés !

Merci Yvan, Marc et Louisa!

 

Définition

CALADE : Les calades désignent un tapis de pierres posées verticalement sur chant jointoyées à sec avec un mortier de chaux ou de terre. Calader est l’art de choisir et d’assembler les pierres pour habiller les ruelles, places et jardins.

Une calade réalisée dans les règles de l’art, par des professionnels « caladeurs » offre une grande résistante aux eaux de pluie, aux agressions mécaniques et climatiques. Elle présente des qualités en terme d’écologie (peu d’outils, pierres, chaux), de patrimoine (restauration de site) et de longévité, d’esthétique (palette large ), d’environnement (la calade canalise les eaux de ruissellement, permet la stabilisation des sols pentus).

 

La complexité de l’histoire géologique du Massif central et la grande variété de roches que l’on y trouve expliquent la diversité des paysages que l’on y rencontre. Territoire traversé par les hommes (à l’image du chemin de la Régordane, plusieurs fois caladé et restauré au fil des époques), point de passage sur la route entre l’Ile de France et la Méditerranée, et par les eaux (le massif est surnommé « le château d’eau de la France »).

Les quatre parcs arpentés dans le cadre des relevés typologiques de calades présentent ainsi des contrastes forts, entre eux, et au sein même de chaque entité. Si les pierres différents selon les lieux, les techniques et mises en œuvre restent les mêmes : du granit des Monts d’Ardèche, au calcaire des Causses, en passant par les Cévennes plus contrastés, nous retrouvons des techniques et savoir-faire similaires (harpages, fils d’eau, cunettes, pas d’ânes, etc).

Les calades rencontrées, quelques soient leurs typologies (chemins ruraux, montagnards, ruelles et places urbaines ou péri-urbaines), témoignent du rapport intime des hommes avec leurs lieux de vie et les gisements présents sur place. Elles permettent de conduire et faciliter le passage, des hommes, des bêtes, et des eaux. (logiques d’assainissement, de confort de marche, d’ascension de zones abruptes).

Sur le territoire, la rencontre avec les surfaces caladées ne peut se faire qu’à partir d’investigations, intuitions et découvertes fortuites car le sujet est assez peu connu, et reconnu ? Contrairement aux constructions « verticales », murs, bâtis, qui bénéficient d’une certaine reconnaissance « de fait » comme éléments faisant « patrimoine », les sols, sous prétexte d’être « foulés », ne semblent pas susciter le même intérêt.

Le patrimoine constitué par les multiples fragments disséminés sur les quatre parcs mérite donc une attention particulière, ce qui nécessite une acculturation sur le sujet (notamment à destination des élus et aménageurs).

Nous rencontrons des zones caladées entièrement recouvertes par de l’herbe : en l’absence de pâture par des animaux de passage ou désherbage fréquent, les joints en terre de ces ouvrages sont voués à être envahis par la végétation, faisant disparaître leurs motifs et subtilités de mise en œuvre.

Depuis plusieurs années, les aménagements contemporains ont eu tendance à recouvrir les sols caladés (bitume, enterrement des réseaux) ce qui pose la question évidente de l’étanchéité des sols et de l’appauvrissement de leur esthétique. Nous sommes passés de chemins et places « vivants », qui évoluaient au fil des saisons, respiraient, et étaient régulièrement rénovés, à des voiries adaptés aux voitures, imperméables et uniformes. Ces nouvelles techniques répondent à des obligations d’accessibilité pour tous des espaces publics et également à des préoccupations de nuisances sonores. Les ouvrages les mieux préservés se retrouvent donc parfois dans les espaces privés qui ont échappé à l’uniformisation et aux travaux d’ampleur de réfection des réseaux et voiries.

 

Etude réalisée par ELIPS, école locale et itinérante de la pierre sèche dans le cadre du programme LAUBAMAC.

Illustrations :  Texte et croquis Ingrid Saumur, Anne-Lise Monnet

Rédaction technique et accompagnement à la typologie: Yvan Delahaye

Supervision: Anne-Lise Blaise

Edition : PNR des Monts d’Ardèche  Graphisme: Studio Valérie Fabre

Calade en basalte, opus incertum et spicatum, pierres de site

Chantier de sensibilisation et de formation tout public et professionnelle.

Saint Gineys en Coiron, Ardèche. Crédit photo ELIPS, École locale et itinérante de la pierre sèche, 2022.

Habitants, agents communaux, étudiants, apprenti caladeur.

Atelier où sont transmis règles de l’art et bonnes pratiques de la calade.

Calade paysagère ELIPS

Maison du Parc Naturel Régional des Monts d'Ardèche

Formation

 

 

Calades ELIPS

Maison du Parc Naturel des Monts d'Ardèche - Formation Agents territoriaux, communaux - Sensibilisation Grand public

Calade centre bourg Bise-Genestelle  ELIPS

Formation professionnelle entreprise btp / Démonstration aux habitants, visiteurs, randonneurs

Chantier de démonstration et de sensibilisation  à l'art et aux règles de l'art de la calade

Calade du Brion Acons Jaunac - Site Géopark - ELIPS

Public: Agents communaux, ouvriers du patrimoine, grand public

Association du patrimoine, visiteurs randonneurs, habitants, élus, commission géopark

Chantier de sensibilisation et de démonstration au savoir faire de la calade

Calade centre bourg Loubaresse

Chantier école ELIPS

Public: Grand public, habitants, ouvriers du patrimoine

Démonstration aux visiteurs et aux nombreux randonneurs / Partage de savoir 

Calade 

Chantier école ELIPS

Restauration d'une calade du XVIIème siècle/ Création d'une calade en grès 

Formation de formateur calade - Ardèche cévenole

Voir formation calade

Calades de nos collaborateurs elips

Calade Jardin de réception

Maison Delas Frères 

Maître caladeur - Sculpteur de paysage ® Yvan Delahaye

Compagnon murailler Marc Adeline-Bourgarel

Samuel Holder

Paul Soule Beaud

Manu Gabard

 

 

Calade urbaine, roulante, Centre historique de Chassiers 

Réalisation Maître caladeur Yvan Delahaye- Sculpteur de paysage ®

Architecte, Compagnie du Vent, Marseille.

 

Calade urbaine réalisé par nos confrères Muraillers de Provence - Direction de chantier Yvan Delahaye
Calade urbaine réalisé par nos confrères Muraillers de Provence - Direction de chantier Yvan Delahaye

Avec le soutien et le partenariat